Colloque international et interdisciplinaire (CRLC/OBVIL, en collaboration avec le CRAL, UMR CNRS-EHESS)
« Littérature contre storytelling avant l’ère néolibérale : pour une histoire des “contre-récits” littéraires depuis le XIXe siècle »
Contre l’emprise croissante du « storytelling » (outil de communication qui utilise « l’art de conter » dans le but d’enjoindre à son destinataire d’accomplir un acte d’adhésion précis : achat, vote, force de travail) massivement diffusé par une médiasphère majoritairement acquise à l’idéologie néolibérale, de nombreux artistes et intellectuels résistent par un travail de « contre-narration », conclut C. Salmon dans Storytelling. La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (2007). Dans quelle mesure est-ce un phénomène nouveau ?
Les débats suscités par le livre polémique de C. Salmon touchant la nouveauté et la pertinence de la notion de « storyelling » invitent à faire l’hypothèse d’un engagement éthique « contre-narratif » de la littérature, dans la longue durée de l’histoire littéraire : une caractéristique de la « littérature » née de la révolution romantique (J. Rancière) pourrait être la résistance multiforme qu’elle oppose aux récits mythiques qui structurent l’idéologie dominante et la morale publique d’une société, à un moment donné de son histoire.
Organisation : Danielle Perrot-Corpet et Judith Sarfati-Lanter
Les 10 et 11 juin en Sorbonne, le 12 juin à la Maison de la Recherche