Matinée d’études : mardi 16 mai 2017, 9h à 13h
Maison de la recherche de Paris-Sorbonne, 28 rue Serpente, Paris 6ème , salle D 040
9h : Michel Murat (Littérature française, Paris Sorbonne): « Uncreative writing, close reading ? A propos de Kenneth Goldsmith et de Vanessa Place »
10h : Geneviève Cohen-Cheminet (Etudes Américaines, Paris Sorbonne) : « La poésie à l’épreuve de l’archive photographique : Charles Reznikoff lu avec Lewis Hine »
11h : Anne Reverseau (Université de Louvain) : « Poésie, photo documentaire et ornementation surréaliste dans The Road is wider than long de Roland Penrose »
12h : Jean Marie Gleize (poète, Professeur Émérite à l’ENS-LSH de Lyon) : « Légender? »
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La littérature n’est pas un document. C’est l’un des axiomes fondateurs de la critique du XXème siècle, des formalistes russes aux New Critics jusqu’au structuralisme. Pourtant le document est de plus en plus utilisé, et il est approprié par les artistes au XXème et XXIème siècles de manière constante. Son usage rompt avec l’idée de la littérature née de l'imagination créatrice et avec la figure de l’auteur, voix originée qui indexe une intériorité expressive. Le document fait entrer l’art dans le régime de la production, en l’arrachant à celui de la création. Il n’est plus de l’ordre du faire, mais de l’ordre du prendre.
Le projet de cette matinée d’études sera de se demander quel document est approprié par le texte littéraire ou l’œuvre de l’art (document historique, témoignage, commentaire, artefact) et comment il est pris, choisi, collecté, colligé, transformé ou importé brut dans l’œuvre. Quels sont les matériaux qui sont considérés comme des documents (archives, journaux, récits, photographies, films, images, toute trace visuelle ou textuelle) ? Comment deviennent-ils des documents esthétiques ? Et que nous dit cette appropriation du document de la relation que les arts ont les uns aux autres?
Si le document est caractérisé par une contiguïté au réel, et par l’insertion dans un contexte, quelle autorité épistémologique confère-t-il à l’œuvre d’art ? Son emploi révèle-t-il une nouvelle conscience des devoirs de l’artiste envers la société ? Quelle poétique de l’action esthétique propose-t-il ?
Nous nous intéresserons à la manière dont des œuvres (textes / images) mettent les arts et les artistes à l’épreuve du document : épreuve entendue comme action d’éprouver et comme malheur (ordeal), essai (trial), expérimentation, inachèvement et retouche, feuille d’impression typographique (proof), image photographique positive d’après un négatif (print), et capacité de résistance. Épreuve au sens de A Test of Poetry.
Organisation : ARP (VALE EA 4085)
Contacts :
Genevieve Cohen Cheminet : genevieve.cohen-cheminet@paris-sorbonne.fr
Michel Murat : mmurat@wanadoo.fr