DIRECTION : Didier ALEXANDRE, Milad DOUEIHI, Marc DOUGUET
INSCRIPTIONS : http://www.ccic-cerisy.asso.fr/inscription.html
ARGUMENT :
Le numérique bouleverse le champ des lettres sous divers angles: la création, l’archivage et la conservation des textes, mais aussi l’enrichissement des données et leur usage. Il oblige à penser un nouvel humanisme littéraire, dont les objets, les pratiques, les conditions d’existence et les finalités sont à définir. On peut distinguer, dans ce qui scande la démarche du numérique littéraire, trois temps bien différents: la numérisation en vue de la constitution de données et de corpus; l’intelligence des textes, par la fouille de données et l’herméneutique assistée; la transformation de la vie littéraire et de l’activité critique. Les nombreuses questions soulevées par cette révolution à la fois technologique, économique et culturelle, portent sur de nombreux objets: le texte numérisé; l’édition numérique et l’archivage des données avec les problèmes juridiques qu’ils posent; les logiciels d’analyse et leurs effets critiques dans la génétique textuelle et la lecture contextuelle; les réseaux de sociabilité littéraire et critique. Le design des objets numériques doit aussi faire l’objet d’une grande attention. Pour mesurer les transformations des conditions de lecture ainsi que leurs limites, cette exploration sera conduite à partir des études littéraires et des recherches en informatique. Le colloque, qui alternera communications suivies de débats approfondis et ateliers abordant ces différentes questions, réunira des chercheurs venus d’horizons divers (littéraires, informaticiens, spécialistes de la communication, historiens du web, anthropologues) ainsi que toute personne intéressée par les sujets traités. |
CALENDRIER PROVISOIRE :
Jeudi 15 juin Soirée:
Vendredi 16 juin Perspectives historiques et méthodologiques Après-midi: Mercedes BLANCO: Gongora et les humanités numériques: nouvelles méthodes pour une nouvelle poésie
Samedi 17 juin L'analyse numérique du texte théâtral, table ronde avec Didier ALEXANDRE, Donatien AUBERT (La création d’environnements et d’avatars de synthèse appliquée à la scène: vers une redéfinition des partitions théâtrales traditionnelles?), Marc DOUGUET (Les motifs dramaturgiques dans le théâtre du XVIIe siècle: évolution, spécificités auctoriales et répartition générique) et Frédéric GLORIEUX Après-midi: Paysage Fer, réouvert, lecture-performance par François BON & Dominique PIFARÉLY
Dimanche 18 juin Les vecteurs dans la boîte à outils des littéraires: quel instrument pour quels usages?, table ronde avec Olivier GALLET et Marianne REBOUL Après-midi:
Lundi 19 juin Après-midi: Le moteur de recherche de Gallica et le chercheur: lequel des deux apprivoise l'autre?, atelier avec Sophie BERTRAND, Jean-Philippe MOREUX et Stéphane PILLORGET Soirée:
Mardi 20 juin Effets d’optique textuelle à grande échelle: Les Champs du réemploi, table ronde avec Didier ALEXANDRE, Jean-Gabriel GANASCIA, Clovis GLADSTONE, Robert MORRISSEY et Glenn ROE Après-midi: Éditorialisation et littérature, atelier avec Servanne MONJOUR, Nicolas SAURET et Marcello VITALI-ROSATI
Mercredi 21 juin Être ou ne pas être raisonneur: étude du lexique et des motifs syntaxiques dans les comédies de Molière, table ronde avec Élodie BÉNARD et Jean-Gabriel GANASCIA (avec la collaboration de Francesca FRONTINI) Après-midi: L’exploitation scientifique d’un corpus numérique épistolaire, table ronde avec Clarisse BARTHÉLEMY, Pauline FLEPP et Camille KOSKAS
Jeudi 22 juin Conclusions Après-midi: |
RÉSUMÉS : Motasem ALRAHABI: Analyse automatique du jugement critique du XIXe siècle: évaluation des résultats À l’aide d’EXCOM-2, un système à base de règles, nous avons annoté automatiquement 300 textes du corpus littéraire de l’OBVIL (Intervention avec M. Riguet au workshop de l’OBVIL, juin 2015, Paris). L’objectif était l’identification et la catégorisation des expressions de modalité autour des citations textuelles véhiculées par le discours critique du XIXe siècle: opinion, jugement, définition, accord et désaccord. Afin de mesurer la qualité de l’annotation automatique et d’en calculer la précision, nous avons effectué une évaluation métrique des sorties du système. Dans cette communication, nous expliquerons d’abord les principes de notre évaluation et interpréterons les résultats de celle-ci. Ensuite, nous analyserons les difficultés rencontrées dans l’annotation automatique du corpus et proposerons plusieurs améliorations. Enfin, nous présenterons une ébauche d’un "Gold Standard Corpus" qui sera mis à la disposition de la communauté et servira de corpus de référence pour diverses tâches d’évaluation automatique dans le futur. Motasem Alrahabi, docteur en Ingénierie Linguistique de l'Université Paris-IV Sorbonne, est actuellement lecteur de TICE à l’Université de Paris-Sorbonne Abou Dhabi (EAU). Il est également formateur certifié en ICDL, plateformes d’enseignement en ligne, TBI et webradio éducative. Ses recherches portent sur le discours rapporté, l'analyse de la subjectivité en français et en arabe et la traduction. Valérie Beaudouin est enseignante-chercheuse à Télécom ParisTech et associée au CEMS (EHESS). Ses travaux récents portent sur la sociabilité et les pratiques culturelles en ligne. Elle est spécialiste des méthodes des humanités numériques pour l’étude des corpus (mètre et rythme, text mining et analyse de réseaux) et a mis en œuvre l’un des premiers outils informatique pour l’analyse du vers français (Mètre et rythmes du vers classique - Corneille et Racine, Paris, Champion, coll. "Lettres numériques", 2002). Aurélien Berra est maître de conférences à l’Université Paris-Ouest Nanterre, où il enseigne le grec ancien, la rhétorique et les humanités numériques. Co-responsable du séminaire "Digital Humanities" à l’EHESS, il remplit des fonctions de coordination au sein de plusieurs institutions internationales (Humanistica, EADH, DARIAH, Hypothèses, ESTS). Ses principaux intérêts de recherche concernent l’obscurité dans le monde antique, Athénée, la philologie classique, l’édition savante numérique, l’histoire et l’épistémologie des digital humanities. Professeur de littérature espagnole classique à l’Université Paris-Sorbonne, membre de l’Institut Universitaire de France (2014-2019) depuis une vingtaine d’années, Mercedes Blanco a travaillé sur Góngora et le gongorisme (parmi d’autres sujets touchant à la poésie, les poétiques, la rhétorique et la pensée politique et philosophique du Siècle d’or espagnol). Depuis 2013, elle a mis en place au sein d’OBVIL un projet d’édition et d’étude de la polémique autour de Góngora (au moins soixante textes, discours, lettres, commentaires, satires, défenses, etc). Il inclut des éditions philologiques annotées et commentées, codées en TEI et publiées en ligne dans le site d’OBVIL (Sorbonne-Universités). Y participent activement une quarantaine de spécialistes d’Europe, des États-Unis et d’Amérique Latine. Marc Jahjah est ATER à l’Université de Haute-Alsace dans le département information-communication. Membre du Laboratoire CRESAT et du Labex OBVIL, il travaille notamment sur la transformation des savoirs lettrés et leur industrialisation par la culture numérique. Thomas Lebarbé est professeur en humanités numériques à l’université Grenoble Alpes, enseignant dans le département d’informatique pour les lettres langues et langage, et chercheur à Litt&Arts (UMR 5316). Il coordonne par ailleurs le consortium CAHIER (Corpus d’Auteurs pour les Humanités: Informatisation, Edition, Recherche ainsi que "Démarre SHS!", la branche SHS de l’Institut des Données de Grenoble. Dominique Legallois est professeur en Sciences du Langage à l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Spécialiste de sémantique (grammaticale, lexicale et textuelle), il travaille depuis quelques années à l’identification automatique de schémas syntaxiques (dits "motifs") dans les corpus, afin (entre autres) de caractériser le style d’un auteur ou les particularités linguistiques d’un genre discursif, à partir d’unités non-discrètes. Rudolf Mahrer est maître-assistant en linguistique français à l’Université de Lausanne. Il a coordonné l’édition électronique des romans de Ramuz (Slatkine, 2011-2013) et dirigé avec Bénédicte Vauthier les travaux du séminaire "Manuscrit - Linguistique - Cognition" (ITEM, ENS/CNRS) consacrés à la réécriture des œuvres après publication (cf. Genesis, n°44: "Après le texte", avril 2017). Avec Joël Zufferey, il lance cette année "Variance": une collection numérique destinée à la publication des œuvres à versions multiples. Chiara Mainardi, docteur en Langues et Littératures étrangères, a fait une thèse (sous la direction de Daniela Dalla Valle) sur le roman mythologique Antiope de Guérin de Bouscal et sur la tragicomédie Thésée de J. Puget de La Serre, qui s’en inspire. Après sa conversion aux humanités numériques, elle a travaillé en tant que post doctorante au Labex Obvil au sein du Projet Haine du Théâtre. Ses recherches sont consacrées à l’analyse de données textuelles à travers la sémantique interprétative et l’approche textométrique. Elle est actuellement post doctorante à l’Université Sorbonne Nouvelle, où elle s’occupe de la valorisation des corpus relevant de plusieurs unités de recherche. Bénédicte Pincemin, linguiste au CNRS, consacre ses travaux à la modélisation de la textualité pour l'analyse sémantique de corpus. Rattachée au laboratoire IHRIM (UMR5317, Lyon), elle s'investit dans le projet "Textometrie" qui conçoit, développe et diffuse le logiciel open-source TXM. Marine Riguet prépare actuellement une thèse interdisciplinaire intitulée "La Littérature laboratoire 1850-1914: quand la critique défie la science" à Paris IV-Sorbonne. Dans ce cadre, elle participe également aux recherches en humanités numériques du Labex OBVIL. En 2016, elle a reçu le Paul Fortier Prize pour son article co-écrit avec Suzanne Mpouli: "À la croisée des discours littéraire et scientifique: la comparaison comme haute figure dialogique". Christophe Schuwey est maître-assistant en littérature française à l’Université de Fribourg en Suisse et concepteur développeur en humanités numériques à l’Université de Lausanne. Il a conçu et réalisé plusieurs projets numériques: des éditions, notamment les Nouvelles Nouvelles (www.nouvellesnouvelles.fr) avec Claude Bourqui ainsi que L’Alcoran de Louis XIV avec Kathrina Laporta (en cours) et des bases de données, la Naissance de la critique dramatique (www.ncd17.fr) sous la direction de Lise Michel et le Répertoire français du théâtre imprimé d’Alain Riffaud (www.repertoiretheatreimprime.fr). L'analyse numérique du texte théâtral, table ronde avec Didier ALEXANDRE, Donatien AUBERT (La création d’environnements et d’avatars de synthèse appliquée à la scène: vers une redéfinition des partitions théâtrales traditionnelles?), Marc DOUGUET (Les motifs dramaturgiques dans le théâtre du XVIIe siècle: évolution, spécificités auctoriales et répartition générique) et Frédéric GLORIEUX Didier Alexandre est professeur de littérature française à l’Université Paris Sorbonne et directeur du labex OBVIL. Il réfléchit, depuis plusieurs années à une histoire de l’idée de littérature en France, de 1750 à 1950, et développe des programmes d’édition et de recherche sur la critique littéraire, sur Claudel et sur Apollinaire. Sa réflexion sur les usages et les apports des humanités numériques au champ disciplinaire des lettres SHS et sur les questions de méthode qu’elles posent se fonde sur cette recherche. Donatien Aubert, artiste et théoricien, félicité de l’ENSAPC (DNSEP-2014), est doctorant contractuel en humanités numériques (sous la direction de Milad Doueihi) à Paris IV, au sein de la chaire thématique du Labex OBVIL; parallèlement, il est rattaché au programme Spatial Media de l’EnsadLab, spécialisé dans la conception d’environnements 3D interactifs, immersifs et partagés. Sa thèse porte sur la réactualisation contemporaine des arts de la mémoire grâce à l’infographie tridimensionnelle. Docteur en littérature française (La Composition dramatique. La liaison des scènes dans le théâtre français du XVIIe siècle, Université Paris 8, 2015), Marc Douguet est actuellement chercheur post-doctoral en humanités numériques au labex OBVIL (Université Paris-Sorbonne). Ses recherches portent sur les structures dramatiques, notamment sur la poétique de la composition dans le théâtre classique français. L’exploitation scientifique d’un corpus numérique épistolaire, table ronde avec Clarisse BARTHÉLEMY, Pauline FLEPP et Camille KOSKAS Le Labex Obvil compte deux projets portant sur l’édition numérique de correspondances: le projet Paulhan et le projet Ponge, soit deux projets XXème. Dans un premier temps, il s’agira de présenter les enjeux soulevés par l’édition d’un corpus épistolaire appartenant au XXe siècle: aspect juridique avec le problème de la gestion des droits; avantages de l’édition numérique dès lors que les corpus épistolaires sont souvent fragmentaires et dispersés; multiplicité des approches — sociologique, historique, génétique, etc. — et nécessité d’avoir un objectif scientifique clairement défini: la numérisation des correspondances rencontre des problématiques très larges. Le projet Paulhan, produit d’une collaboration entre l’Imec et le Labex Obvil, rassemble des lettres, inédites ou épuisées, des périodes 1925-1936 et 1950-1958. Le projet Ponge, lui, permet aux chercheurs d’accéder à l’intégralité de la correspondance de Ponge, de 1919 à 1988 (soit plus de 10 000 lettres). Étant donné l’importance de ces corpus, on ne saurait se contenter d’éditer les lettres telles quelles sans proposer aucun outil de visualisation et de fouille des données. Comment naviguer et procéder à des fouilles au sein de ces corpus électroniques de correspondances? Agrégée de lettres modernes, Pauline Flepp, actuellement doctorante contractuelle à l’Université Paris IV Sorbonne depuis septembre 2014, prépare une thèse sous la direction de Didier Alexandre sur la tension entre singularité et appartenance caractéristique de l’ensemble de la trajectoire d’écriture de Ponge. Elle est en charge du projet Ponge du Labex Obvil (http://obvil.paris-sorbonne.fr/projets/ponge), dont un des volets importants est la mise en ligne exhaustive de la correspondance de Francis Ponge. Être ou ne pas être raisonneur: étude du lexique et des motifs syntaxiques dans les comédies de Molière, table ronde avec Élodie BÉNARD, Francesca FRONTINI et Jean-Gabriel GANASCIA Une des applications les plus intéressantes, dans le domaine littéraire, des méthodes computationnelles et stylométriques est la caractérisation, autrement dit l’étude de la manière dont un auteur modifie son style pour donner à chacun de ses personnages une voix qui lui est propre. Le genre théâtral se prête particulièrement à ce type d’analyses quantitatives (Culpeper 2002, Lynch & Vogel 2008). Les commentateurs de Molière, depuis le XIXe siècle, ont pris l’habitude de qualifier de "raisonneurs" les personnages qui, comme Ariste (L’École des maris), Chrysalde (L’École des femmes), Cléante (Le Tartuffe) ou encore Béralde (Le Malade imaginaire), tentent d’opposer le discours de la raison aux extravagants. Ce groupe est intéressant, du point de vue de la caractérisation, car, si le terme est communément utilisé par la critique et l’institution scolaire, les avis divergent quand il s’agit de déterminer qui doit entrer dans la catégorie. Différents outils stylométriques seront utilisés pour comparer les répliques prononcées par les "raisonneurs" et celles des autres personnages, afin d’identifier les traits linguistiques et stylistiques communs et d’apprécier la pertinence d’une telle classification. Nous nous intéresserons particulièrement à la comparaison de l’emploi des mots fonctionnels (traditionnel dans les études stylométriques), du lexique (les mots pleins) et des motifs syntaxiques (Part of Speech Ngrams). Francesca Frontini est maître de conférences en linguistique informatique à l'Université Paul Valéry de Montpellier et membre du Laboratoire Praxiling (UMR 5267). Spécialisée en technologies du langage, elle travaille entre autres sur l’application d’algorithmes de traitement du langage naturel à support de la stylistique computationnelle et en particulier sur le développement de méthodes statistiques pour l’extraction des motifs stylistiques. Jean-Gabriel Ganascia est professeur d’informatique à l’Université Pierre et Marie Curie, chercheur au LIP6 (Laboratoire d’informatique de Paris 6) et membre senior de l’Institut Universitaire de France. Spécialiste d’intelligence artificielle (EurAI fellow - European Association for Artificial Intelligence), d’apprentissage machine et de fouille de données, ses travaux actuels portent sur le versant littéraire des humanités numériques, en particulier sur la détection de réutilisation et de réemplois, sur la comparaison de versions de textes, sur la cartographie de corpus et sur l’indexation sémantique. Outre ses activités scientifiques, Jean-Gabriel Ganascia est président du COMETS (comité d’éthique du CNRS) et membre de la CERNA (commission de réflexion sur l’éthique de la recherche dans les sciences du numérique d’Allistene). Archives du Web et humanités numériques, de la collecte à l’analyse, atelier avec Géraldine CAMILE, Louise MERZEAU, Zeynep PEHLIVAN et Valérie SCHAFER À la croisée de plusieurs thématiques et problématiques du colloque (archivage des données, constitution et fouilles de corpus, etc.), cet atelier a pour ambition de proposer une initiation aux archives du Web. Articulant étroitement regards de professionnels de l’archivage et de chercheurs — de la capture à la fouille des traces du passé et des grandes masses de données, notamment d’archives Twitter, cet atelier souhaite ouvrir les boîtes noires et coulisses de l’archivage du Web, présenter des outils d’analyse (interfaces de consultation et fonctionnalités, cartographie de sites et liens, fouille de textes et de données, enjeux des métadonnées) et souligner les défis posés sur le plan théorique et pratique. Il s’appuiera sur des exemples et résultats de recherche qui, s’ils seront partiellement mais pas exclusivement choisis dans le champ littéraire, veilleront à s’y référer et l’éclairer. Géraldine Camile travaille au sein du service du Dépôt légal numérique à la Bibliothèque nationale de France (BnF). Elle intervient dans l’ensemble du circuit du dépôt légal du web, de la sélection à la préservation, en passant par la collecte (notamment pour les objets complexes telle que la presse, les réseaux sociaux...) et l’accès. Elle a mené des études de métiers du livre et d’histoire moderne avant d’intégrer la BnF. Louise Merzeau est professeure en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris Nanterre et directrice adjointe du laboratoire Dicen-IDF. Ses travaux portent sur l’archivage et la traçabilité numérique, les usages connectés, la présence en ligne et les pratiques d’éditorialisation en réseau. Présidente du Conseil scientifique de l’Enssib, elle est également responsable scientifique des ateliers du dépôt légal du web à l’Ina. Codirectrice de la collection "Intelligences numériques" aux Presses universitaires de Paris Ouest, elle participe au comité de lecture de plusieurs revues dont Médium, I2D et Études digitales. Zeynep Pehlivan est docteur en informatique. Sa thèse soutenue en 2013 à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) porte sur les méthodes d’accès aux archives web et leur optimisation. Elle est actuellement ingénieur de recherche et développement à l’Ina dans l’équipe dlweb. Valérie Schafer est chargée de recherche à l’Institut des Sciences de la Communication (CNRS/Paris-Sorbonne/UPMC). Spécialiste d’histoire des télécommunications et de l’informatique, ses travaux actuels portent sur l’histoire d’Internet et du Web dans les années 1990 (voir notamment le projet de recherche ANR Web90, https://web90.hypotheses.org), ainsi que sur le patrimoine nativement numérique (en particulier les archives du Web). Vers une histoire numérique de la mythographie, table ronde avec Diego PELLIZZARI (Mythographie et canon littéraire [communication établie avec Véronique GÉLY]) Diego PELLIZZARI: Mythographie et canon littéraire Le corpus de textes mythographiques sélectionné par l’équipe de Véronique Gély, dans le cadre du projet "Autorités en Partage", au sein du Labex OBVIL — un ensemble de manuels scolaires, de dictionnaires, de récits qui englobe la période 1800-1950 — constitue un univers littéraire qui, à la différence d’autres corpus analogues de la Renaissance et du Moyen-Age, reste aujourd’hui totalement inexploré. Les humanités numériques offrent divers instruments d’analyse parfaits pour porter un regard critique sur cet immense corpus, visualiser les relations d’influence et les liens qui unissent les différents textes, cartographier quantitativement la présence des auteurs antiques et modernes, mettre à jour les oscillations du canon. Avec Véronique Gély, nous présenterons les résultats d’une première année de recherches et réfléchiront sur leurs implications scientifiques et herméneutiques. Détenteur d’un master de lettres classiques en tant que Normalien de Pise, docteur en littérature comparée, Diego Pellizzari s'est installé à Paris en mai 2015, suite à l’obtention d’une bourse Fernand Braudel à la FMSH. Actuellement en contrat postdoctoral à l’OBVIL (Université Paris-Sorbonne), il s’occupe de la réception du mythe classique au XIXe siècle dans le cadre du projet "Autorités en partage". Il a consacré des articles à la tragédie grecque et à sa réception moderne. Sa thèse doctorale "Something lost to be regained. Il ritorno degli dèi pagani in sei racconti ottocenteschi" va paraître dans la collection de l’Associazione Sigismondo Malatesta (prix Opera Critica 2015). Effets d’optique textuelle à grande échelle: les champs du réemploi, table ronde avec Didier ALEXANDRE, Jean-Gabriel GANASCIA, Clovis GLADSTONE, Robert MORRISSEY et Glenn ROE Entre la citation et l’allusion, les champs du réemploi textuel sont vastes. Cette table ronde a pour but de partir des premières expériences menées conjointement par des chercheurs des groupes ARTFL et OBVIL sur la très grande base de données (TGB) mise à la disposition de l’OBVIL par la BnF. À partir d’une certaine échelle, les pratiques de réemplois permettent de sortir de la logique d’une chaîne de relations entre auteurs pour pouvoir appréhender des phénomènes à l’échelle d’un système culturel. Quelles perspectives ce changement d’échelle ouvre-t-il? Comment les capacités de l’ordinateur peuvent-elles nous aider à aborder ces questions? Comment la science informatique et la recherche littéraire peuvent-elles travailler ensemble pour fournir des éléments d’explication à ces effets d’optique textuelle? Didier Alexandre est professeur de littérature française à l’Université Paris Sorbonne et directeur du labex OBVIL. Il réfléchit, depuis plusieurs années à une histoire de l’idée de littérature en France, de 1750 à 1950, et développe des programmes d’édition et de recherche sur la critique littéraire, sur Claudel et sur Apollinaire. Sa réflexion sur les usages et les apports des humanités numériques au champ disciplinaire des lettres SHS et sur les questions de méthode qu’elles posent se fonde sur cette recherche. Jean-Gabriel Ganascia est professeur d’informatique à l’Université Pierre et Marie Curie, chercheur au LIP6 (Laboratoire d’informatique de Paris 6) et membre senior de l’Institut Universitaire de France. Spécialiste d’intelligence artificielle (EurAI fellow - European Association for Artificial Intelligence), d’apprentissage machine et de fouille de données, ses travaux actuels portent sur le versant littéraire des humanités numériques, en particulier sur la détection de réutilisation et de réemplois, sur la comparaison de versions de textes, sur la cartographie de corpus et sur l’indexation sémantique. Outre ses activités scientifiques, Jean-Gabriel Ganascia est président du COMETS (comité d’éthique du CNRS) et membre de la CERNA (commission de réflexion sur l’éthique de la recherche dans les sciences du numérique d’Allistene). Clovis Gladstone est postdoctorant au Computation Institute et à l’ARTFL Project à l'Université de Chicago. Il se spécialise dans l’histoire des idées à l’époque moderne, particulièrement dans le matérialisme des Lumières. Il est t le développeur principal de PhiloLogic, un moteur de recherche dédié à l’étude de texte et s’intéresse aux nouvelles méthodes d'apprentissage automatique appliquée à la recherche littéraire. Robert Morrissey est professeur d’histoire littéraire et culturelle à l’Université de Chicago où il occupe la chaire Benjamin Franklin. Depuis plus de 25 ans, il dirige le groupe ARTFL qui a réalisé le logiciel, "PhiloLogic", plusieurs éditions électroniques, dont l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, et mène actuellement des recherches sur les grandes bases de données. Glenn Roe est maître de conférences (Senior Lecturer) en humanités numériques à l’Université nationale d’Australie (Australian National University). Suite à l’obtention d’une bourse nationale de l’Australian Research Council en 2016, il a été nommé professeur invité au sein du labex OBVIL de l’Université Paris-Sorbonne et l’Université Pierre et Marie Curie. Spécialiste de la littérature française et des humanités numériques, ses recherches portent sur l’histoire littéraire et intellectuelle du Siècle des Lumières et de la Troisième République, le traitement informatique des textes littéraires, et l’intertextualité numérique. I.A. et poétique: les RNN (Recurrent Neural Networks) appliqués au champ de la création littéraire, table ronde avec Anaïs GUILET et Franck SOUDAN Artaud, avec ses glossolalies, par exemple, cherchait à expérimenter le langage dans les limites de la signifiance. Il s’agirait pour nous de mener une invagination similaire avec les RNN, à l’aune d’entrées variées — tour à tour signifiantes et a-signifiantes, poétiques ou a-poétiques —, afin de tester les conditions d’émergence (ou non) d’un tiers-poétique. La question n’est pas tant de savoir si la création poétique est vraiment dépendante du sens ou de sa capacité à être compréhensible, ou même syntaxiquement correcte, mais de ré-actualiser le problème de la cristallisation de la poéticité (Cohen 1995) sur la création de signes et donc sur la dualité signifiant / signifié (Saussure 1961). C’est à ce niveau qu’il nous semble que l’emploi des I.A. dégage des marges de création et des interrogations profondes de notre régime de sens actuel. Anaïs Guilet est maîtresse de conférences en Littératures comparées et en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Savoie Mont Blanc. Elle est rattachée au laboratoire de recherche LLSETI, équipe G-SICA et est membre associée du laboratoire FIGURA, à l’UQAM. Spécialisée dans les humanités numériques, ses recherches portent sur les esthétiques numériques et transmédiatiques, ainsi que sur la place du livre dans la culture contemporaine. Franck Soudan est artiste et docteur en sciences de l’information et de la communication de l’Université Savoie-Mont Blanc. Ses recherches portent sur l’art programmé et les humanités numériques. Éditorialisation et littérature, atelier avec Servanne MONJOUR, Nicolas SAURET et Marcello VITALI-ROSATI Si la notion d’éditorialisation connaît ces dernières années un succès grandissant auprès des chercheurs en SHS, elle est encore largement sous-exploitée dans le champ des études littéraires. En s’appuyant sur les avancées théoriques les plus récentes autour de cette notion, cet atelier vise à présenter l’intérêt de l’éditorialisation pour le champ des Humanités numériques en littérature. Particulièrement opérante pour l’analyse des pratiques d’écriture en ligne, l’éditorialisation offre un cadre conceptuel efficace pour comprendre le statut de la littérature à l’ère du numérique et réinvestir des problématiques qui ont traversé l’histoire de la critique littéraire. En retour, ces pratiques littéraires permettent d’enrichir la réflexion sur la notion d’éditorialisation et, plus largement, sur le fait numérique lui-même, en mettant ainsi les Humanités numériques littéraires au service de ce que Milad Doueihi appelle un Humanisme numérique. À partir de l’analyse du projet Général Instin, nous mettrons en lumière le nouveau rapport entre réel et imaginaire (mimesis) qui semble se constituer au moment où les pratiques d’écritures numériques font des écrivains les architectes de notre espace. Le texte élusif dans la littérature numérique, table ronde organisée par Yan RUCAR, avec Annie ABRAHAMS (Une pratique du texte numérique qui dévoile), Philippe BOOTZ et le collectif RYBN (Machines d'écriture algorithmiques) Annie ABRAHAMS: Une pratique du texte numérique qui dévoile Un texte sur écran n'est pas un texte, c'est peut être une image. Un texte qu'on scrolle se passe, mais ne passe pas, des bribes, des moments qui filent, c'est tout. Un texte doit être au présent, rester, prendre le temps. Un texte ne peut pas se dérouler, sinon c'est un scénario. Un texte d'un temps défini impressionne, détourne, manipule, prend le dessus, m'enferme dans lui-même et souvent me laisse indifférent. Je veux pouvoir malaxer, mixer, mordre, analyser, déchiffrer un texte, y revenir, voir les détails, son histoire ;je veux lui donner une mémoire, connaître son adresse, savoir d'où il vient, ce qu'il raconte. Pour pouvoir dévoiler / un rapport / une relation / soi-même / un autre / un texte a besoin de temps, de temps, de temps. Il n'y a que le dévoilement qui compte. Le texte est la matière du dévoilement. Retour. Annie Abrahams développe ce qu'elle appelle une esthétique de l'attention et de la confiance. Pour sonder le comportement humain, elle utilise aussi bien la vidéo, la performance, l'écriture, l'installation que l’Internet. Elle questionne les possibilités et les limites de la communication, dont elle explore plus spécifiquement les modalités propres au réseau. Elle est reconnue pour son net-art, ces expériences en écriture partagée et en tant que pionnière de la performance en réseau. RYBN.ORG est une plate-forme de recherche artistique expérimentale et extra-disciplinaire fondée en 1999. Elle s'intéresse au couplage, au détournement et à la perversion des outils d'écriture et de formalisation liés aux technologies (algorithmes, réseaux, robots, flux de données, captation, surveillance, audiovisuel, temps-réel), réinscrites dans le champ artistique. La plateforme Apollinaire-Marie Curie: présentation de la base de donnée et de l'interface, table ronde avec Didier ALEXANDRE, Krystelle DENIS, Paule DESMOULIÈRE et Delphine VERNOZY Lors de cette intervention, l'on présentera le prototype de plateforme web, documentaire et interactive, que notre équipe est en train de concevoir au Labex OBVIL. Destinée aussi bien à un public scolaire qu’à la communauté des enseignants et des chercheurs, la plateforme vise à utiliser les nouvelles ressources du numérique pour renouveler la façon dont est conçue et transmise l’histoire culturelle. La réalisation du prototype se concentre sur les figures de Guillaume Apollinaire (1880-1918) et de Marie Curie (1867-1934). L’utilisateur pourra ainsi circuler au sein d’une grande diversité d’archives (manuscrits, imprimés, iconographie, documents audio-visuels), parmi lesquelles l’on trouvera les œuvres de ces deux figures, mais également des documents témoignant de leur réception et de leur influence durable. L'objectif est de fournir un prototype pour un nouveau type de collection numérique pouvant être étendu à d'autres types de corpus. Après une formation de designer, Krystelle Denis s’est spécialisée en prototypage d’interface. Elle crée des visualisations et des récits à partir de collections patrimoniales et numériques, notamment pour le metaLAB d’Harvard. Ingénieur de recherche au Labex OBVIL de la Sorbonne, elle fait partie de l’équipe chargée de la conception d’un prototype de plateforme multimédiale sur l’œuvre et la réception de Guillaume Apollinaire et Marie Curie. Agrégée de lettres modernes et docteur en littérature comparée, Paule Desmoulière est chercheur post doctoral en humanités numériques au Labex OBVIL de la Sorbonne. Elle fait partie de l’équipe chargée de la conception d’un prototype de plateforme multimédiale sur l’œuvre et la réception de Guillaume Apollinaire et Marie Curie. Agrégée de lettres modernes et docteur en littérature française, Delphine Vernozy est chercheur post-doctoral en humanités numériques au Labex OBVIL de la Sorbonne. Elle fait partie de l’équipe chargée de la conception d’un prototype de plateforme multimédiale sur l’œuvre et la réception de Guillaume Apollinaire et Marie Curie. Elle est également porteur du projet de base de données "Discours sur la danse". Paysage Fer, réouvert, lecture-performance par François BON & Dominique PIFARÉLY Une ligne de train chargée d’histoire, 362 km de Paris à Nancy, qui traverse toute une suite de petites villes par le milieu. 2002: elle est remplacée par un TGV direct, qui les évite. Paysage Fer, livre de François Bon, est paru chez Verdier en 2000. Paysage Fer, film de François Bon et Patrice Cazeneuve, a été diffusé sur Arte/La Lucarne en 2002. François Bon (voix, projections) et Dominique Pifarély (violon, traitements électroniques) travaillent ensemble depuis plusieurs années pour lectures et performances. |
Avec le soutien
du Labex OBVIL (laboratoire d’excellence Observatoire de la vie littéraire),
de l'UMR CNRS Cellf 16-21 (Université Paris Sorbonne),
de l'UMR LIP 6, Équipe ACASA (Université Pierre et Marie Curie),
de la Fondation d'entreprise La Poste,
de la BNF,
de l'IMEC
et de la Médiathèque de Saint-Lô